Surnommé le « Nabi très Japonard », Bonnard a intégré très tôt l'esthétique japonaise dans sa manière de traiter l'espace, le temps et le mouvement, créant des œuvres distinctes du naturalisme et de l'impressionnisme. Ces œuvres sont présentées aux côtés d'estampes japonaises pour illustrer leurs correspondances.
À la fin du XIXe siècle, Pierre Bonnard, membre du groupe des Nabis, révolutionne la modernité artistique par la subtilité de sa représentation des sensations visuelles.
Partageant sa vie entre la région parisienne, la Normandie, l’Isère et la Côte d’Azur, il trouve dans ces lieux une inspiration pour représenter le mouvement, la couleur, les sentiments fugaces du quotidien et la beauté des éléments. Ses œuvres vibrantes démontrent un sens inégalé des couleurs et de leurs variations infinies.
À partir des années 1860, un intérêt croissant pour la culture japonaise se manifeste en France et en Angleterre, stimulé par la participation du Japon à l’Exposition universelle de 1867.
Pierre Bonnard s’intéresse tôt aux estampes ukiyo-e, découvrant lors d’une exposition en 1890 des principes esthétiques qui influencent profondément son œuvre. Il adopte des éléments comme la souplesse des mouvements, le contraste des couleurs, les lignes en arabesques, le goût du décor et des éléments stylisés, ainsi que l’aplanissement de l’espace, marquant son style de japonisme. Bonnard collectionnera des estampes japonaises toute sa vie, comme en témoigne une acquisition en 1946.
Très tôt, l’influence japonaise guide Bonnard vers la maîtrise de la couleur, de la lumière, de l’instantané et de l’expression des sentiments éphémères.
L’exposition permet au public de redécouvrir ses œuvres et une sélection d’estampes japonaises de la collection Leskowicz, illustrant l’impact durable du japonisme sur son style. Une présentation dynamique mettra en lumière les similitudes esthétiques et émotionnelles entre des artistes éloignés dans le temps et la culture.
Grâce à la générosité des musées français et étrangers et à celle de collectionneurs particuliers, l’exposition présente de nombreuses œuvres exceptionnelles de Bonnard, jamais ou rarement vues en France comme Les deux caniches, Le Bar, L’Omnibus, La Place Clichy, Le Jardin de Paris, Conversation provençale, La Nappe blanche, Le Dessert, Le Nu gris de profil et beaucoup d’autres encore « déclare isabelle Cahn la commissaire d’exposition.
Cette exposition bénéficie de prêts exceptionnels de la collection Georges Leskowicz et du Musée Bonnard, Le Cannet.
Par Eric Foucher