Illustrateur et peintre tchèque virtuose, Alphonse Mucha est une figure majeure de l’Art Nouveau. Il a révolutionné le rapport à l’art et l’esthétique de son temps. Affiches, publicités ou encore décors de théâtre, ce touche-à-tout a mis son art pictural au service de son engagement politique et moral à la fin de sa vie.
Sous la forme d’un parcours chrono-thématique nous découvrons le cheminement de cet artiste humaniste et engagé soit près de 120 œuvres en collaboration avec la Fondation Mucha, sublimées par la magnifique scénographie d’Hubert le Gall, artiste et designer français.
Né en 1860 à Ivancice en Moravie, Mucha s’est formé aux Beaux-Arts de Munich avant de conquérir la scène artistique parisienne. Sa rencontre avec la célèbre comédienne Sarah Bernhardt en 1894 marque un tournant dans l’esthétique de l’époque, et ce dès le début de leur collaboration avec l’affiche de la pièce de théâtre « Gismonda » qui devient iconique.
Il est ensuite sollicité pour de nombreuses œuvres publicitaires qui démocratisent son art, affiches, packaging, illustrations pour la presse et l’édition. Sa renommée devient internationale et se consolide grâce à des expositions en Europe et aux Etats-Unis. Il s’ essaye à de nombreux domaines artistiques comme l’ orfèvrerie, la bijouterie ou encore la décoration intérieure.
Une palette douce, des lignes délicates, il crée des compositions élégantes inspirées du folklore des Balkans. Ses modèles féminins enveloppés de drapés floraux incarnent l’idéal de beauté de l’époque.
Les panneaux décoratifs tels que « Les Quatre saisons » et « Les Fleurs » sont des exemples éloquents de sa capacité à capturer l’éphémère. Mucha féru de botanique et d’ornements floraux se passionne également pour l’ésotérisme qui marque profondément son art. Initié à la franc-maçonnerie en 1898, il s’inscrit dans un courant spirituel préoccupé d’humanisme. Enfin épris de modernisme, il pratique assidûment la photographie.
Il revient dans son pays en 1910 et s’attelle, jusqu’ à sa mort en 1939, à son cycle épique « L’Epopée slave ». Il met alors toute sa maîtrise picturale et son patriotisme dans cette oeuvre monumentale que l’on découvre dans la salle immersive qui clôture cette passionnante exposition.
« L’art est le cri de l’âme de l’artiste, éveillé par la beauté de la pensée, la beauté de la nature, la beauté des formes. » Alphonse Mucha
Le Petit Plus : Dans le cadre de l’exposition Mucha, Maître de l’Art Nouveau, des conférences sont organisées comme « Mucha et l’Epopée Slave » présentée par Laurent Genest ou « Sarah Bernhardt, superstar » (10 février 2024) présentée par Roxana Nadim (16 mars 2024).
Par Julie Trompette / Photo JT et Caumont