Quoi ? : Plumassière
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Prune Faux exerce un métier séculaire que la mode et le spectacle ont remis sur le devant de la scène. Elle est plumassière, artisan d’art qui embellit votre vie de douceur et de couleurs depuis son atelier des Alpilles.

Depuis toute petite,  Prune Faux se plaît à créer. Un diplôme de stylisme et accessoires de mode en poche, elle se spécialise dans cette discipline rare, la plumasserie, aux côtés de la papesse du genre, Nelly Saunier.  Elle exerce ensuite son talent dans une grande maison de couture parisienne pendant quatre ans, avant de voler de ses propres ailes. Toujours une histoire de plumes en somme. Direction le sud, les Alpilles, où elle convole en justes noces et déniche l’atelier des ses rêves.  Dans un mas entre Arles et Saint Rémy de Provence, la jeune femme pare abat-jours, vêtements, objets et bijoux pour en faire des pièces rares et chatoyantes

D’où vous vient cet amour des oiseaux et des plumes et à quel moment avez-vous décidé d’en faire votre métier ?

Depuis toute petite, j’ai toujours eu la tête vers le ciel, dans les nuages, mis à part lorsque je me mettais à l’ouvrage. Les oiseaux me sont familiers et amicaux. L’amour de la plume est arrivée durant mes études lorsque j’ai découvert ce métier.

Qu’avez-vous appris de plus important auprès de Nelly Saunier ?

Nelly Saunier m’a appris le geste technique bien sûr mais surtout le respect de ce geste. Elle m’a transmis l’amour de la tâche, le plaisir du temps et ressentir la vibration de la matière.

Quelles sont les difficultés et les avantages à travailler la plume ?

La plume n’a ni avantages ni difficultés. Chaque plume demande une attention particulière. C’est un plaisir, une caresse.

 

La plume est revenue en force ces dernières années. Quels sont les articles que vous réalisez le plus et la demande la plus originale ?

Je réalise beaucoup d’abat-jours en plumes sur commande. Les clients sont très sensibles à ce produit! Les boucles d’oreilles marchent aussi très bien. Sinon, je travaille en ce moment sur un décor qui sera accroché au-dessus d’un insert de cheminée : la chaîne des Alpilles revisitée.

Vous dites peindre des plumes de coq ? Est-ce par nécessité économique ou par soucis de préserver la faune exotique ?

Je teinte les plumes pour ne pas utiliser les plumes exotiques très souvent d’espèces protégées. C’est aussi souvent essentiel pour être au plus proche d’une couleur demandée par la clientèle.

Après avoir travaillé à Paris, vous vivez et travaillez dans un mas caché des Alpilles. Si vous deviez pesez le pour et le contre de ce choix ?

Je suis très heureuse de vivre en Provence, sans ce changement radical, je n’aurai certainement pas mon propre atelier avec une telle place et une nature omniprésente. Rien ne m’empêche de monter sur demande.

N’étiez-vous pas finalement pas la mieux préparée au confinement que nous avons vécu ?

Pendant le confinement, mon quotidien n’a pas vraiment changé. Je travaillais à l’atelier tous les jours. J’ai une chance inouïe! Mes expos annulées et mes points de vente fermés, j’ai pris la décision de créer ma boutique en ligne. Je ne le regrette pas, elle me permet de maintenir le lien avec ma clientèle.

Vous avez réussi à tisser un réseau d’artisans d’art qui ont fait les mêmes choix que vous et que l’on retrouve dans la boutique Marius d’Arles. Expliquez-nous ?

La boutique Marius, c’est une boutique de créateurs et artistes sud. Tout est fait par nous! Tout est en direct. Depuis mon installation, j’ai décidé de travailler avec des fournisseurs français. Ce n’était pas évident au départ et de la folie pour beaucoup! Aujourd’hui mon réseau et mes interlocuteurs sont tous français et j’en suis fière! Il était pour moi évident de participer à une aventure « boutique » avec cette même ligne de conduite, coup de chance, tous les créateurs Marius ont la même philosophie !

Comment voyez-vous l’évolution de votre activité ?

J’imagine mon activité de la même manière. Assez de travail pour avancer sur d’autres projets. Le développement textile me passionne et j’imagine encore beaucoup de tissu de ma collection « plumes ». Je rêve de devenir fresquiste plumassière afin de retrouver les oiseaux et ce côté design que j’aime tant!

Et votre truc en plumes à vous, c’est quoi ?

Mon truc en plumes c’est certainement mon haut de mariée plumée! A moi, rien qu’a moi!

Le Petit Plus : Prune dispose d’un très joli un gîte sur place à côté de son atelier de plumasserie et du  caveau de dégustation de son mari, oléiculteur. L’idéal pour un week-end hédoniste dans les Alpilles. A découvrir ICI

Propos recueillis par Eric Foucher