Rue Portalis, Gabriel et Giselle réinvente la cuisine nippone avec des produits du marché provençal, des secrets bien gardés et une convivialité solaire. Entre teishoku colorés, nouilles à la ciboule et mochis glacés, ce nouveau duo qui fait vibrer les papilles aixoises.
Un mercato nippon s’opère rue Portalis. Bento Chiyo régale désormais depuis le trottoir d’en face, tandis qu’un duo d’amis – Gabriel Hong et Giselle Yeong – a repris leur ancienne petite échoppe. Ils y célèbrent une cuisine japonaise authentique, sublimée par des légumes gorgés du soleil de Provence. Aux fourneaux de la micro-cuisine ouverte, Gabriel, bien que d’origine chinoise, met en lumière les saveurs nippones.
Il découpe et marine tout ce que le marché de la place des Prêcheurs a de meilleur à offrir pour assembler des teishoku, un menu traditionnel composé de petits plats servis simultanément sur un plateau.
Le notre érigeait en star des nouilles à l’huile de ciboule agrémentées de légumes de saison, de cébettes crues et frites, de pousses germées, de petits crevettes séchées et d’un œuf mollet mariné à la japonaise (ajitsuke tamago), dont le jaune était encore fondant.
Un bol comme un tableau escorté par trois petits ramequins de légumes relevés par des sauces et marinades dont Gabriel gardera précieusement le secret familial. Qu’elle les serve sur le petit comptoir niché face à la fenêtre ou sur la terrasse gorgée de soleil, Giselle ne dévoilera rien non plus.
Nos papilles nous laissent à penser qu’il s’agit de divins mélanges de mirin, de dashi, sauce soja ou encore tofu. Mais pour les proportions, on vous laisse enquêter.
Sur les tables voisines des onigris, un poulet au beurre et à la sauce soja, des gyozas et un Oyakodon, rencontraient un franc succès.
Des recettes comme des madeleines de Proust que Gabriel réalise au gré des saisons et arrivages sur les étales aixoises.
Avec l’arrivée des chaudes soirées d’été, il nous tarde de revenir pour les nouilles froides sauce sésame et à l’aïl, victime de leur succès avant notre arrivée.
Qu’à cela ne tienne, pour se rafraîchir les plus retardataires peuvent compter sur le seul et unique dessert, un binôme de mochis glacés dont les parfums peuvent varier.
Le Petit Plus : Pour étancher la soif, un étroit réfrigérateur comme un coffre fort renferme une sélection de bières et boissons japonaises qui participent à vrai sentiment de voyage lointain.
Par Astrid Briant / Texte et Photos
