La Méduse est le type d’endroit qui pique d’emblée votre curiosité. Une fois dedans, c’est un véritable traquenard qui fait sa fête aux bons produits et vous invite à faire tomber ses délicieuses quilles.
On dirait que le terme « bistronomie » a été inventé pour lui. Vous savez ces bars à vins ou bistrots de quartier qui se sont mis en tête de faire de la gastronomie avec une cuisine de bons produits, si possibles de producteurs régionaux sans le chichi des grandes tables.
Car c’est bien ce que les frères Saidi, Amine et Hamza avaient en tête après avoir roulé leur bosse dans pas mal d’établissements parisiens en sortant de l’école hôtelière. Après Paris, ils ont décidé de faire bis repetita à Aix en Provence, avec toujours pour appellation “la Méduse”. Un petit clin d’œil à l’animal marin dont il fallait se méfier lors des vacances d’été pour les deux petits aixois d’origine tunisienne. Une méduse qui habille les vitres de cette adresse à la configuration atypique en coin de rue.
A l’intérieur c’est bien moins grand qu’on ne se l’imagine mais juste assez pour accueillir huit à dix personnes au comptoir et une vingtaine assises dans un décor à l’image de l’équipe, sympathique et décontracté. L’Agence Week-end (Paris / Los Angeles) a donc joué la sobriété tout en préservant l’esprit convivial qu’on attend d’un restau de copains à grand renfort de bois (bien vu ces petites tables bistrots asymétriques pour faciliter le passage vers la banquette). Aux beaux jours, on profitera de la petite terrasse éloignée des circuits aixois convenus.
Une cave à vins donc avec une centaine de références à consommer sur place ou à emporter (droit de bouchon 10€). Des vins en biodynamie ou natures pour tous les goûts et les budgets, pour découvrir un nouveau petit producteur ou se faire plaisir avec une valeur sûre qu’Antoine, sommelier et caviste, se fera un plaisir de vous servir.
Mais surtout cave à manger avec pas moins de vingt propositions à la carte. Quelques plats pour se la jouer solo mais surtout beaucoup d’assiettes à partager qui font la part belle aux producteurs locaux, les charcuterie Raphaël Chiappero, les fruits et légumes de Mathieu Filipi, les fromages de sœurs Ranieri à Aubagne, les choux farcis (ferme Méjades)
Il y a bien des produits qui viennent tout de même de Paname et on les accepte pour une fois de bon cœur tant ils sont bons ces saucissons et saucisses Michel Khalifa. Ah les Makanek (des merguez agneau, pignon, cumin) servis avec une harissa maison et une moutarde au miel !
La seule lecture de la carte vous donne envie de tout goûter, chose possible uniquement si vous avez rameuté toute votre bande. Pâté marin de l’île de Groix (moitié cochon noir, moitie thon germin) , Buratta à la truffe de Pouilles et son huile d’olives de Kalamata, ça vous parle ? Nous oui, ça nous titille même les papilles ! Mais on jettera notre dévolu pour l’unique déjeuner de la semaine (le samedi) sur des tartines de boudin noir et confit d’oignon et des arrancini, crème d’artichaut et zeste de citron préparés à merveille par le chef Cédric.
Le Petit Plus : « Mon papa à moi est un gangster », « L’ombre sur la mesure », « Mama Lova », La Méduse shake aussi des cocktails en rythme avec des sirops maison !
Par Eric Foucher
