Quoi ? : Art Contemporain
Où ? : 2 Rue Jaubert 13100 Aix-en-Provence
Quand ? : 2 rue Jaubert 13100 Aix-En-Provence
Combien ? : De 100 à 15 000 €
Des Questions ? : 06 07 60 60 69
Un lien ? : Cliquez-ici

La vie est courte mais l'art perdure nous rappelle dans son nom cette nouvelle galerie aixoise qui entend faire passer à la postérité de jeunes artistes d’aujourd’hui.

Marina Fauvey n’a pas baptisé sa nouvelle galerie par hasard. L’extrait d’un célèbre aphorisme du médecin Hippocrate Ars longa, vita brevis (« l’art est long, la vie est courte ») symbolise bien pour elle l’aspect transcendant de l’œuvre d’art. Une valeur refuge qui dépasse la temporalité et qu’elle entend défendre en ces temps troubles avec son œil d’experte et sa formation d’historienne de l’art.

Après avoir travaillé un temps comme salariée de Centres d’art et de galeries en France et à l’international, elle a eu envie d’implanter sa propre galerie à Aix où elle réside depuis douze ans. Avec à cœur pour la jeune femme de défendre l’art actuel (i.e : des artistes vivants et plutôt encore jeunes) qu’elle entend accompagner et faire découvrir en Provence. Peinture, sculptures, photos, illustrations, vidéos, elle ne se refuse aucune discipline.

Ars Longa est à la fois un lieu de diffusion mais aussi de production. Les artistes invités peuvent y produire certaines pièces in situ, à l’instar d’un David Ayoun qui est venu y travailler avec un ferronnier et miroitier son installation de 12 miroirs en écho aux carreaux de la vitrine de la Galerie. L’artiste Julien Colombier repéré quatre ans plus tôt à la Villa Noailles a quant à lui complété son accrochage de peintures sur toile et panneaux de bois découpés par une fresque sur la voûte de l’ancienne chapelle. Comme pour ses travaux aux pastel gras, il y fait montre de tout son talent de coloriste.

Car oui, ce nouveau temple de l’art actuel se trouve dans les murs d’une ancienne chapelle de 1362 ! Pour la petite histoire, après l’essor du christianisme au XIIème siècles, de nombreuses congrégations religieuses se sont installées dans le centre-ville d’Aix comme par exemple les Prêcheurs, les Augustins et dans le cas présent les Clarisses jusqu’à la Révolution.

Voûtes en ogive, colonne dorique, quelques discrets témoignages cohabitent avec un aménagement contemporain pensé comme espace de représentation évolutif par le studio d’architecture Miha, spécialiste en scénographie pour le spectacle vivant. Le joli plafond de bois à la française s’apparente au grill technique d’un plateau de théâtre pour mettre en scène les œuvres et diriger les lumières. Un astucieux réseau tubulaire court des sols au plafond pour compartimenter l’espace et permettre la mise en scène des œuvres. Il s’agrémente ici et là de petites tablettes pour poser sculptures ou cadres photos.

L’exposition inaugurale – elles changeront tous les trimestres environ-  baptisée « First Contact » rassemble aussi les figures anthropomorphes ou burlesques de Manon Mutel. Cette très jeune artiste pratique la dinanderie, un travail d’embossage et pliages des métaux au marteau remarquable. Le bestiaire à la fois drôle et inquiétant sorti de son imaginaire témoigne déjà de la singularité de sa production.

Les photos de Nigentz traitent elles de la thématique du déguisement. Prises en Europe, Asie et Amérique, elles dépeignent tout un folklore du masque et de la dissimulation qui résonne tout particulièrement aujourd’hui. Dominique de Rembauville qui travaille un jeu de transparence et de matières (ferraille, bois d’eucalyptus) complète une programmation cohérente dans une galerie qui nous épate.

Par Eric Foucher