Marie Plassard, c’est la chanteuse française à suivre en 2021 ; style inclassable et personnalité atypique, elle casse les codes pour mieux s’en affranchir et ça lui réussit plutôt bien !
La douceur de son visage enfantin et de sa voix, un univers poétique un brin mélancolique, à l’image du Spleen baudelairien qui lui a inspiré le nom de son premier EP… Cette image de chanteuse évanescente contraste d’emblée avec les influences hip-hop de sa musique et ses featuring avec des artistes comme le rappeur Dinos sur leur titre No Love. Atypique et éclectique, Marie Plassard n’aime pas les étiquettes et revendique une musique qui lui ressemble.
Rencontre avec une jeune aixoise surprenante, dont la maturité artistique prend le pas sur une timidité assumée qu’elle ne cherche pas à camoufler derrière des postures médiatiques.
- Peux-tu nous retracer ton parcours musical ?
Enfant, je suis allée un peu au conservatoire mais c’était trop scolaire pour moi. J’ai fait un peu de chorale et de piano, j’étais plus axée sur le chant classique, peut-être parce que j’ai une tante chanteuse lyrique.
J’ai vraiment commencé à chanter à 15 ans, je me filmais dans ma chambre et postais des cover sur youtube pour le fun. J’avais déjà été repérée par Universal à ce moment-là mais je n’avais pas donné suite parce que je me trouvais trop jeune pour me construire une véritable identité artistique.
Vers mes 20 ans, j’ai contacté Wax Tailor, un artiste que j’aimais beaucoup et avec qui j’avais envie de travailler. Il m’a embarquée sur sa tournée. Suite à ça j’ai signé avec Universal il y a 2 ans.
Si tu devais définir ton univers musical ?
Je dirais que c’est un mélange de plein de styles différents ! En passant du hip-hop à la chanson française, un peu de pop aussi… il n’y a pas vraiment d’étiquettes parce que mon truc c’est de ne pas vouloir choisir et m’enfermer dans un style uniforme. Je pourrais avoir envie de faire de la bossa nova un jour et du hip-hop un autre (rires).
Qu’est-ce qui t’inspire ? Quelles sont tes influences ?
Plus jeune j’écoutais beaucoup de RnB et de rap. Et sinon j’écoute un peu de tout : un de mes artistes préférés c’est James Blake, j’aime bien Erykah Badu, le rappeur SCH, Polnareff, les Beatles, Lana del Rey… Même si ça n’inspire pas forcément ma musique à proprement parler, j’aime bien piocher dans des univers totalement différents.
Comment composes-tu ta musique
Je compose toujours dans le noir, c’est plus intime ! la plupart du temps je crée mes mélodies au piano, après je bosse avec une super équipe à qui je fais écouter mes maquettes et on bosse ensemble pour les amener plus loin.
Contrairement à beaucoup d’artistes, je compose d’abord la mélodie puis j’écris dessus. J’écris tous mes textes, à part Ivre mon premier morceau que j’ai coécrit avec Dinos.
Comment s’est passée ta Collab’ avec le rappeur Dinos ?
On a le même label et le même producteur, mais ça n’est même pas tant ça qui a joué car il y a de nombreux autres artistes dans ce label. Avec Dinos on s’est croisés en studio et on a voulu essayer un truc ensemble, ça s’est fait naturellement, sans le prévoir mais les producteurs ont accroché et décidé de sortir le titre No love qui a super bien marché et qui est bientôt disque d’or !
Même si je ne rappe pas, ce qui m’a plu c’est de poser ma voix sur un instrumental rap, pouvoir mélanger des genres, les décloisonner. C’était hyper fluide de bosser ensemble.
En tant que jeune artiste, quel regard portes-tu sur l’industrie musicale actuelle ?
Ça passe beaucoup par l’image, les réseaux sociaux… dès qu’il se passe quelque chose dans l’actu les artistes doivent avoir un positionnement. Tout ça n’est pas hyper naturel pour moi, j’ai un tempérament assez timide donc c’est pas forcément simple pour moi de poster des vidéos, des photos… Je pense qu’il faut savoir essayer de rester libre et nuancée…
Ton premier EP “Spleen” est sorti en décembre 2020, pas trop compliqué d’assurer la promo dans le contexte actuel ?
C’est super compliqué, tous les concerts prévus ont été annulés… Quand tu es un artiste en développement, c’est hyper important de faire de la la scène au début, pour se faire connaître.
Le côté positif pour une timide comme moi c’est que ça me permet de bosser et d’avoir plus de temps pour me préparer avant d’affronter le regard du public !
Le report s’est fait sur le digital sur les réseaux et internet, vu que les gens sont plus chez eux. J’ai eu de super bons retours donc je suis contente. J’en profite pour apprendre la guitare aussi mais c’est super dur ! (rires)
Tu as fait le choix de ne pas t’installer à Paris et de rester à Aix pourquoi?
Ma vie perso passera toujours avant tout et je me sens bien à Aix. Même si je multiplie les allers/retours pour travailler, c’est important pour mon équilibre. Pour le moment, je ne me vois pas tout plaquer à Aix pour aller vivre à Paris.
En parlant d’Aix, quels sont selon toi les meilleurs spots aixois à conseiller à nos lecteurs ?
J’aime beaucoup l’Incontournable, le resto aixois qui porte bien son nom, la place des Cardeurs pour boire une petite bière, le café Mana. Côté boutiques, j’aime bien Occadéco, le magasin de brocante à la Rotonde pour chiner des petits meubles, des petits trucs de déco.
Quelle va être ton actu post-confinement ?
Terrasse et vin blanc (rires) ! Mes projets actuels sont une trilogie d’EP : Spleen c’était le premier, je vais en sortir un a l’été et un à l’automne. Ça sera différent de ce que j’ai déjà fait, beaucoup plus solaire avec plein de surprises. En attendant de les découvrir vous pouvez écouter mon EP Spleen sur toutes les plateformes de téléchargement.
Propos recueillis par Chloé Jacquety