Aller à confesse n’a pas apporté du réconfort à tous. A travers ses œuvres présentées pour la première fois en Europe, l’artiste Trina McKillen donne formes et rend visible la souffrance des enfants abusés au sein de l’église catholique.
Cela fait dix ans que l’artiste irlandaise Trina McKillen travaille sur la thématique de la pédophilie au sein de l’église catholique et ses tentatives de dissimulation. Mais les récentes révélations au sein du clergé américain et la volonté du Vatican de faire la lumière sur ces pratiques rend son travail d’autant plus d’actualité.
Après avoir étudié l’art au Collège national d’art et de design de Dublin où elle obtient un diplôme de sculpture d’art, elle part s’installer à Los Angeles en Californie en 1989 où elle vit toujours avec fils et mari.
Au cœur du Pavillon Renzo Piano situé au milieu du parc du Château La Coste, ses installations semblent aux premiers abords refléter de façon anodine et anecdotique les us et coutumes de la religion catholique à travers les tenues, ornements ou le cérémonial de la confession qui a donné son nom à l’expo.
Mais en y prêtant plus attention, les détails nous renvoient à une réalité plus glaçante, celle des abus sexuels commis sous le sceau du secret par certains ecclésiastiques sur de jeunes enfants innocents.
Sur les poignées du confessionnal des mots battent le fer, en lettres capitales : « HONTE », celle des victimes et « SILENCE », celui coupable des autorités.
Le coussin du prie-Dieu composé de clous suggère la souffrance des victimes, tout comme le serpent s’échappant d’une serrure brodée sur les tenues d’enfant de chœur l’idée de pêchés longtemps gardés. Mais pas ceux auxquels on s’attend. Des pêchés de ceux même dont on attend le pardon. « Pardonne-moi enfant parce que j’ai pêché » est l’épitaphe gravée sur un confessionnal de verre qui voudrait renverser les choses et les rendre enfin transparentes.
L’exposition Confess se décline en 3 parties : – Bless me child for I have sinned, 2010 – 2013 – The children, 2015 – 2019 – Stations of hope, 2008 – 2013
Par Eric Foucher