L’exposition « Vague au corps » explore les relations du corps à l’eau. À travers des photographies, vidéos, peintures et installations, des artistes contemporains internationaux, illustrent cette recherche d’un mouvement libre.
Depuis ses débuts, l’histoire de la danse est étroitement liée à l’eau. Du 16e au 19e siècle, les ballets intègrent des créatures aquatiques comme les naïades et les nymphes.
Progressivement, l’eau inspire les mouvements, la mise en scène et les déplacements des danseurs. Isadora Duncan considère la mer comme la source de son art. En 1925, à l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs, les danseurs de Loïe Fuller imitent les vagues sous un voile bleu, tandis qu’en 1930, Albert Knust fait évoluer 64 danseurs comme une vague. Après la guerre, la danse contemporaine explore un « état de corps » plus naturel, questionnant la rigidité corporelle et l’influence de l’état liquide, comme dans les créations d’Odile Duboc.
L’eau devient un élément central sur scène : Daniel Larrieu fait danser ses interprètes autour d’une piscine (Waterproof, 1986) et Pina Bausch utilise la puissance de l’eau sur scène (Vollmond, 2006). Pour Carolyn Carlson, l’eau est un lieu de création et d’écriture, tandis que Nicolas Floc’h et Rachid Ouramdane l’utilisent comme médium dans leurs performances.
L’exposition « Vague au corps » explore l’eau comme source d’antagonismes. L’eau est essentielle à la vie, marquant le début de notre existence individuelle et collective.
Composant 70 % de notre corps, elle est vitale mais aussi contraignante, limitant la respiration et entravant les mouvements. Elle nous pousse à nous surpasser, comme illustré dans les œuvres de Bill Viola, Damien Jalet, Dhewadi Hadjab, et Nathalie Talec.
Bien que l’eau puisse offrir une sensation de flottement, elle peut aussi devenir une prison liquide où l’espace et le temps s’étirent, et son immensité peut être inquiétante.
Agnès Geoffray explore l’hydracropyschisme, cette envie irrépressible de se jeter dans les chutes d’eau, et la fusion de l’esprit avec l’eau. Les œuvres associent souvent l’eau et le corps, comme les boucles d’Ophélie ou les arabesques des cordes d’amarrage de Reeve Schumacher, et les jets d’eau de Kenneth Anger.
Cependant, l’immersion dans l’eau efface les formes et les signes, menant à une dissolution et une communion avec le cosmos, symbolisant à la fois la disparition et l’apparition, le sommeil et l’éveil, la maternité et la création.
L’eau est vue comme un lieu de découverte et de conquête, illustré poétiquement par Grazia Toderi dans une piscine.
Elle représente un défi pour l’Homme, qui tente de s’adapter. À une époque où l’eau est une préoccupation mondiale, l’engagement corporel est lié à l’engagement écologique et politique, comme le montrent les œuvres de Nathalie Talec, Micha Laury, et l’installation d’Atsunobu Kohira, qui explore le cycle de l’eau et des énergies avec des danseurs.
Une salle de projection présente les films de chorégraphes de renom en coopération avec le CND et Numeridanse : Juanjo Arques, David Bolger, Yoann Bourgeois, Carolyn Carlson, N+N Corsino, Odile Duboc, Vivian Cruz, Ernesto Gadelha, Fabrice Lambert, Daniel Larrieu, Maguy Marin, Wayne McGregor, Mathilde Monnier, Reeve Schumacher, Rachid Ouramdane, Satya Roosens, Élise Vandewalle.
Le Petit Plus : Les ateliers d’arts plastiques (photo, spirographie, chore-Graphie) dans la salle de médiation. Ils sont ouverts aux adultes, ado et enfants à partir de 6 ans.
Inscription gratuite et obligatoire par mail au 21bismirabeau@departement13.fr ou au 04 13 31 68 36
Curateur : Florent Maubert.
Image de couvertue : Agnès Geoffray